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Des créations artisanales dans le respect de la nature

-Anne-Lcuyer---5-Conflit-li-au-codage-Unicode-1 Les créations de l'atelier Lifa privilégient les relations avec les plantes et la nature

Anne Lecuyer designer industriel sur Paris s’est formée à l’école Creamik du Morbihan, où elle s'est installée. Aujourd'hui, cette Bretonne d'adoption crée des poteries, en accord avec ses valeurs et aussi dans le respect de son environnement. Ses créations qui s'orientent sur le jardin, les plantes et les arts de la table remportent beaucoup de succès.

Comment votre démarche de céramiste s'enracine-t-elle dans le terroir breton?

En partenariat avec l'association IG Granit de Bretagne, j'ai lancé un projet visant à valoriser les fines de l'industrie granitique locale en composants pour la céramiques. Le but est de créer des objets de décoration et d'art de la table qui reflètent le terroir local tout en contribuant à la réduction des déchets.
Je souhaite favoriser les circuits courts et de combiner mes compétences de designer industriel et d'artisan potière dans une démarche d'éco-conception. J'intègre les fines de granit directement dans ma terre et mes émaux noirs et oranges sont exclusivement en granit, sans aucun autre composant. Aujourd'hui, mes inspirations sont plutôt orientées sur l'observation du minéral et de mon environnement breton, avec des lignes épurées. Je suis également très sensible à la justesse de la philosophe Wabisabi japonaise. Il s'agit grossièrement de l'appréciation du vieillissement et la beauté des choses simples et imparfaites.

Ma production s'oriente sur deux axes bien précis, le jardin, les plantes et les arts de la table

Je réalise ainsi des mangeoires pour les oiseaux, des pots et réservoirs d'eau pour les plantes d'intérieur et d'extérieur (potager pourquoi pas), des assiettes, bols, tasses, théières etc. Quelques objets de décoration comme des photophores viennent compléter ma production. Mes mangeoires sont petites pour pouvoir accueillir uniquement les petits oiseaux du jardin. Leur faible capacité permet également un renouvellement régulier et frais des graines. Cela évite la prolifération des bactéries éventuelles. Un petit trou d'évacuation est prévu en cas de pluie forte. Le macramé est maintenant réalisé en fil de nylon et polyester pour une bonne résistance dans le temps.

D'où proviennent les ingrédients que vous utilisez ?

Les autres émaux que je fabrique sont composés d'au moins à 70% de granit*, ainsi que d'autres matériaux recyclés ou récoltés. Pour compléter ma démarche j’ai commencé à travailler avec du grès revalorisé issue des invendus ou des poubelles de l’industrie céramique. Chaque pièce est façonnée à la main sur un tour de potier et représente une création unique et durable. Concernant les objets en terre rouge, il s'agit d'une terre récoltée localement à la main au bord de mer dans les Côtes d'Armor. Une terre dite "sauvage". La chamotte est un grain comme du sable, un tesson de poterie broyé ou dans mon cas des fines de granite, qui vont être mélangées à une terre lisse pour lui donner parfois plus de solidité mais aussi pour l'esthétisme.

Qui est votre clientèle ? 

A l'image de mes deux axes de production, ma clientèle est également divisée en deux catégories. D'un côté je vais avoir une clientèle collectionneuse de plantes et sensible à l'esthétisme de son environnement personnel. Dans ces cas, là je vends principalement sur internet et à travers le monde entier (États-Unis, Suisse, Italie, Allemagne, Royaume-Unis, Autriche, France etc.), via mon site internet ou Etsy.
Concernant les arts de la table il va s'agir principalement de vente directe sur les marchés locaux spécialisés en poterie ou artisanat d'art. Je commence cette année à travailler avec des restaurants bistronomique et gastronomique que j'ai rencontrés lors d'évènements ou que j'ai moi-même démarchés depuis un an. Dans ces cas-là je suis sur une clientèle bretonne. Il m'arrive de travailler avec des collègues artisans pour agrémenter mes objets : maroquinier, chaudronnier ou forgeron, vannerie un jour peut-être...

De designer industrielle à artiste céramiste, dans une démarche durable
Diplômée du pôle Supérieur en Arts Appliqués en design écoresponsable, en Nouvelle Aquitaine, Anne Lecuyer a commencé sa carrière en tant que designer industriel sur Paris. Elle s’est ensuite formée à l’école Creamik du Morbihan, centre de formation professionnelle de la céramique.
Aujourd’hui son atelier mêlant ses compétences en design et en céramique a ouvert ses portes à l’été 2021. Elle souhaite y promouvoir un travail issu de la mouvance slow-life à contre-courant de son expérience dans l’industrie ; tout en créant des objets valorisant la Bretagne dans une démarche durable.
Tous ses pots sont pensés pour optimiser le bien être des plantes. Elle se documente donc avant la fabrication pour avoir un objet le mieux pensé possible. Les mangeoires par exemple sont réfléchies à la fois pour les oiseaux en évitant la prolifération de maladies et aussi pour l'utilisateur, pour embellir son extérieur en ramenant de la biodiversité.
Propos recueillis par Claire Nioncel

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