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Agriculture urbaine à Toulouse : l’espoir persiste

maraichers-du-ciel L'agriculture urbaine n'aurait pas encore tenu toutes ses promesses à Toulouse

Au cœur de Toulouse, l’agriculture urbaine a émergé comme une réponse prometteuse aux défis contemporains de l’urbanisation. Ces projets ont naturellement suscité l’engouement commun des citoyens et des décideurs. Cependant, derrière l’enthousiasme initial se cachent souvent des réalités moins idylliques, avec des obstacles majeurs.

Une priorité à l’urbanisation : l’agriculture au second plan

Toulouse est la seconde ville la plus attractive de France. Aujourd’hui, la priorité réside non pas dans la préservation des espaces dédiés à l’agriculture urbaine, mais plutôt dans l’impératif de densification. De nos jours, les pouvoirs publics pensent les projets d’agriculture urbaine d’abord pour faire passer le projet urbain, bâti. Or, il faudrait inverser le paradigme et penser différemment. Pour Olivier Bories, Maître de conférence à l’ENSFA*, la ville continue de gérer le lieu comme un espace et non comme un lieu vivant ce qui laisse très peu de place à l’agriculture entre les murs roses. L’agriculture urbaine, bien qu’en lutte constante pour grignoter des espaces, semble combattre sans véritablement exister. Néanmoins, des projets innovants émergent.
Pour Olivier Bories, les pouvoirs publics ne mettent pas les moyens aux bons endroits. "Ma vision de l’agriculture urbaine était optimiste, elle le devient de moins en moins. Il y a quelques années, il y avait l’espoir d’un outil qui peut-être permettrait de fabriquer l’espace urbain autrement. Aujourd’hui, cet espoir-là s’est transformé en une forme de désespoir. On a eu tout un tas de porteurs de projets, il y a eu une grosse effervescence, un mouvement qui s’est enclenché avec beaucoup de gens qui ont porté des idées très intéressantes. Mais aujourd'hui, cette effervescence-là, ce bouillonnement, s’est tari”.

L’autosuffisance alimentaire : un rêve qui s’effondre

Pendant de longues années, l’agriculture urbaine portée par certains acteurs notamment politique, a laissé penser qu’elle pouvait remplacer les campagnes en terme de production. Aujourd’hui ce discours se veut bien moins utopique. Sur la scène Toulousaine, peu de start-up ont adopté un modèle seulement sur la productivité. D’après Cyril Durand, co-fondateur d’Océan Bleu qui accompagne et incube les entreprises, les modèles économiques sont toujours hybrides, toujours particuliers. Ces modèles sont basés sur d’autres aspects avec un impact social, de la biodiversité ou encore de la formation. "Après avoir rencontré beaucoup d’acteurs de l’agriculture urbaine de la ville rose, nous avons tirés les conclusions que nous étions en retard par rapport à de nombreuses villes françaises".

De nombreux échecs

L'agriculture urbaine n'a pas tenu toutes ses promesses à Toulouse. Des initiatives ambitieuses, bien que souvent onéreuses, ont échoué à concrétiser leurs objectifs. Les espoirs placés dans ces projets ont souvent été entravés par des réalités complexes et variées, que ce soit en raison de conflits d'intérêts, de complexités liées à la distribution équitable des ressources, ou simplement en raison de considérations personnelles, comme observé chez les Maraîchers du ciel.
"Une des premières fins avec tous les porteurs de projets, c'est des gens qui n'ont pas les compétences, qui n'imaginent pas ce que c'est que de monter un projet de A à Z. Ils viennent avec des idées, souvent très compliquées à mettre en place. Ils n'ont pas la compréhension de ce que ça implique. Avec beaucoup de naïveté autour de la production. Beaucoup de projets dont le but n'est pas économique, et juste une dimension plaisir. Ils manquent de recul sur des modes de production. Il n'y a pas une vision globale du projet.” Malheureusement, le projet de Clotilde, qui prenait son envol à Toulouse, a laissé une opportunité inexploitée, qu'aucune startup n'a su saisir jusqu'à présent.
Enfin, l’acquisition du foncier est une ressource rare et même acquis, les baux n’assurent pas de protection sur le long terme. Lorsque l'on compare Toulouse à des métropoles telles que Nantes ou Lyon, des pionnières en matière d'agriculture urbaine, une constatation s'impose : ces villes bénéficient d'un soutien politique affirmé qui oriente leurs efforts dans une direction commune. Ce qui n’est pas encore le cas de la ville du rugby.

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