Relocalisation et diversification des productions, nouveaux moyens de transformation, appui et accompagnement à l’installation des agriculteur·trice·s... A plusieurs maillons de la chaine, les Scop* et les SCIC** peuvent  répondre à ces enjeux.. Focus sur trois d’entre elles, du Rhône au Puy-de-Dôme.

La SCIC** Ferme de Sarliève, implantée au sud de Clermont-Ferrand, a été créée fin 2021 afin de répondre à un triple enjeu "contribuer au développement d’une souveraineté alimentaire territoriale, aux défis écologiques, et au maintien d’une activité paysanne". Né d’une initiative collective de paysan·ne·s et de citoyen·ne·s et porté à l’origine par 3 associations (Terre de liens Auvergne, Bio 53 et Ilots paysans), ce projet permet le portage collectif d'activités et de services alimentaires et l’installation d’agriculteur·rice·s bio, tout en préservant pour les générations futures des terres agricoles sur une zone de 300 hectares menacée par l’étalement urbain.
Le renouvellement de l’activité agricole est en effet difficile, avec d’un côté, un fort taux de départ à la retraite des exploitant·e·s d’ici trois ans, et de l’autre, la difficulté pour les porteurs de projet d’accéder au foncier agricole. La transformation et la commercialisation de produits agricoles et artisanaux bio, la renaturation du site par une activité pépinière forestière et fruitière mai également des actions éducatives et pédagogiques pour promouvoir l’agroécologie et les sociétés coopératives via l’accompagnement de collectifs complètent les offres de la ferme.

Les fermes partagées veulent favoriser la transmission

Une coopérative pensée et construite par et pour les paysan·ne·s ? C’est le cas de la SCIC et Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) Les Fermes partagées, créée en 2021. Parmi les membres fondateurs, on retrouve ainsi trois fermes coopératives historiques de la région : la Ferme des Volonteux (26), la Ferme de Chalonne et la Clé des sables (toutes deux dans le 38), ainsi que deux actrices majeures de l’alimentation durable, elles aussi en coopératives : le GRAP*** (69) et l’épicerie La Carline (07). L’objectif des Fermes partagées ? Développer la forme coopérative sur tout le territoire d’Auvergne Rhône Alpes pour répondre aux enjeux du renouvellement des générations agricoles et de la transmissibilité des fermes.
En répondant à un triple objet, le modèle coopératif est la forme choisie pour répondre à ces enjeux: "il recrée du collectif et du bien commun et initie des solidarités et complémentarités,  de la valeur ajoutée sur les fermes, et encourage des écosystèmes respectueux de l’environnement et des femmes et hommes qui y travaillent". La coopérative impulse ainsi l’émergence de collectifs de production agricole puis les outille et les accompagne, tant sur les aspects techniques, juridiques et financiers que sur la gestion humaine des collectifs.
Les Fermes partagées espèrent parvenir à faire évoluer les critères d’accessibilité, voire la loi, afin de faciliter encore davantage l’installation des paysan·ne·s sous cette forme innovante et pérenne.

Rééquilibrer les rapports entre producteurs et consommateurs

La Scic** Rhône-Saône Légumes, installée à Mornant dans le Rhône depuis sa création en 2021, s’inscrit dans le réseau national Terra Alter, qui place l’humain au cœur de sa démarche. Comme les autres plateformes du réseau, elle participe à rééquilibrer les rapports entre producteur·trice·s, distributeurs et consommateur·trice·s, en garantissant notamment une plus juste rémunération de leur travail aux agriculteur·trice·s.

À travers sa légumerie-conserverie, où elle produit une large gamme de fruits et légumes crus et cuits bio et locaux, prêts à l’emploi pour les cuisiner·ère·s pro et les particuliers, elle répond aux besoins du territoire. En employant une dizaine de personnes en insertion, d’une part, mais aussi en favorisant l’accès à une alimentation de qualité au plus grand nombre, par la simplification du travail des professionnels de la restauration commerciale ou collective demandeurs d’une offre bio et locale. 
La Scic**, qui permet d’intégrer au sociétariat des acteurs externes, compte parmi ses sociétaires la Communauté de communes du Pays Mornantais mais également des groupements d’agriculteur·trice·s tels que l’Ardab**** ou la coopérative Bio A Pro. Et depuis peu, elle s’adresse directement aux magasins bio et à la grande distribution, afin de permettre aux particuliers de trouver plus facilement ses légumes prêts à être cuisinés, avec un objectif de 400 tonnes de légumes transformés par an. 

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