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Quand des collectivités soutiennent l'agriculture locale

legumes_1 La Ferme des Trois Arches - Exploitation maraîchère bio à Cudos (Gironde)

Dans le but de maintenir une feuille de route exigeante, encourageant une agriculture locale et résiliente, la ville de Bordeaux poursuit ses efforts à travers les marchés passés par le SIVU (Cuisine centrale de Bordeaux et Mérignac). Les exploitations à taille humaine et l'agriculture biologique sont privilégiées afin d'assurer un service public vertueux et de qualité.

Le Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) de Bordeaux et Mérignac a assuré la production de 2,3 millions de repas en 2023, dans les écoles, les foyer-restaurants et aussi auprès des bénéficiaires du système de portage de repas,
Cette mission de service public vise "une fiabilité quotidienne, une qualité nutritive et gustative, mais aussi le recours à une production locale préservée des aléas climatiques et de plus en plus biologique". 
Ainsi, 49 % des approvisionnements sont régionaux. Ce soutien aux filières locales est en augmentation et provient d'un choix et développé dans une politique faite d'actions et de événements organsisés localement*. Il s'agit d'ne orientation qui se concrétise  dans l'assiette des Bordelais. Et ceci, avec des agriculteurs et des éleveurs retenus au sein des appels d'offres. Ce que détaille Jean-Pierre Teisseire, responsable du Pôle qualité et achats du SIVU Bordeaux Mérignac.

"Notre politique d'achat se base sur des principes simples : suivre la saisonnalité, ne pas morceler nos commandes sur la production d'un agriculteur afin de ne pas le mettre en difficulté, assurer sa juste rémunération et s'approvisionner en proximité, avec un minimum d'intermédiaires."

Par ailleurs, le professionnel ajoute :"Nous ne cherchons pas à écraser les prix, mais à privilégier le commerce équitable à travers les différents labels délivrés par des organismes reconnus d'utilité publique. Nous demandons également le cycle de vie des produits afin de mesurer le chemin qu'ils parcourent. Cela permet d'obtenir des produits frais, mais aussi de la réactivité à travers l'approvisionnement dans des volumes plus raisonnables." (...)."Nous rencontrons nos producteurs afin de mesurer les attentes de chacun. Les marchés durent quatre ans, ce qui permet de donner de la visibilité aux professionnels et d'arriver à un modèle gagnant-gagnant. C'est un cercle vertueux, un engagement humain qui permet de consolider des filières."

Le bio en nette augmentation

Depuis 2020, la proposition de produits bio du SIVU a nettement augmenté. En 2023, 57,4% des achats sont allés vers l'agriculture biologique (dont 74% issue de Nouvelle-Aquitaine) avec un objectif de 60% en 2025. "Le prix du bio n'a pris que deux points depuis deux ans. Et le bio permet de limiter les gaspillages, les produits étant souvent plus qualitatifs", indique Jean-Pierre Teisseire.
Des résultats bien supérieurs aux impératifs fixés par la Loi Egalim 2.

Témoignages de fournisseurs

Pour Ylan de Keating de la Ferme des Trois Arches, à Cudos (33), "nous nous sommes lancés il y a 5 ans dans le Sud-Gironde, intégralement en bio. Je transmets ma production au légumier GP4G car seul je ne pourrais pas répondre à la dimension des commandes du SIVU. Nous fournissons concombres, butternuts et choux grâce à ce modèle de mutualisation initiée par l'association Civam PPML. Les prix sont intéressants, et ce format nous est bien adapté."
De son côté Benoît Granger, de la Coopérative d'éleveurs Le Pré Vert (Dordogne/Corrèze) complète : "Nous avons démarré avec 12 éleveurs en 1996. Nous sommes désormais 250, produisant uniquement en bio. Nous assurons la transformation de la viande. Nous parvenons à adapter les besoins selon les périodes scolaires notamment grâce à la congélation. Cette coopérative appartient aux éleveurs, c'est quasiment de la vente directe. La relation avec la cuisine centrale fonctionne depuis bientôt 15 ans grâce au dialogue quotidien et la pérennité des appels d'offres qui ont permis de développer notre filière d'élevage 100% bio."

Dialogue

Sophie Déjoué, d'Epure, producteur de bouillons et assaisonnement à Saint-Martin-Lacaussade en Gironde témoigne : "Nous mettons 28% de sel dans nos bouillons, sans additif, là où l'agroalimentaire peut en mettre 50%. Le reste, c'est du légume. Nous travaillons avec des fournisseurs du Lot-et-Garonne, des Landes, et nos produits sont confectionnés et conditionnés par l'ESAT** du Gua, à Ambarès. La relation avec le SIVU est très bonne. Nous parlons le même langage. Je sais ce qu'ils recherchent et nous sommes très réactifs."

 

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