By clement.cardon1 on vendredi 21 août 2020
Category: Publications

Une BD pour prôner la résilience et les bienfaits des élans collectifs

Une feuille, bien seule, emportée par une bourrasque, qui tombe dans une rue déserte... Ainsi s'ouvre la BD avec comme texte « La crise du Covid-19 nous a rappelé, de façon tragique, que l'être humain n'est pas invincible » : première vérité qui conduira à la nécessité et désirabilité de la résilience alimentaire, le tout dans une atmosphère poétique accueillante, et avec concision, clarté et humour. Très vite, la vocation pédagogique en devient évidente. 

Issue d'une collaboration de As Bean et Refresh pour le Contrat de Quartier Durable Athénée, et réalisée par Romane Thieffry, cette BD en ligne explique avec des textes simples et des dessins minimalistes que la fragilité actuelle de nos sociétés provient de notre négligence de la résilience, conséquence de la mondialisation. 

Les secteurs indispensables à la vie doivent être résilients

La simplicité apparente de cette œuvre cache, en fait, des ressources et références variées pour asseoir un propos construit, en passant par une fable de La Fontaine ou encore la hiérarchie pyramidale des besoins de Maslow. Les structures économiques et alimentaires de nos sociétés sont questionnées à l'aune de nos besoins vitaux, si elles permettent de les garantir. Pas vraiment, comme l'a montré la crise sanitaire. S'ensuit alors la première recommandation sociétale du livre : les secteurs indispensables à la survie doivent être résilients.
La résilience, comme capacité à résister et à se rétablir après un choc, est rattachée à quatre grands axes : l'échelle locale, la diversification des cultures, la transparence  et l'aspect cyclique des déchet-ressources. Elle ne consiste pas en l'application de dogmes mais en ces quatre orientations générales, associées à une attention soutenue et continue pour chaque situation particulière, avec ses conditions et besoins propres.
La résilience est indispensable compte tenu des nombreux chocs prédits pour les décennies à venir : canicules, instabilité des précipitations et autres conséquences du changement climatique. Et pour que des systèmes (marchés, organisations, services, etc.) soient résilients, il faut une réaction collective de la part des membres, autrement les plus vulnérables de nos sociétés subiront plus qu'ils ne bénéficieront. Un système à deux vitesses ne peut être résilient. C'est la deuxième recommandation sociétale de la BD : la mobilisation sera à la fois individuelle et collective, avec une attention pour les plus fragiles.

La dimension pédagogique et éducative de cette BD, accessible à tous, tient aussi à une subtile oscillation entre deux vérités. L'une est illustrée par la feuille, seule et emportée contre sa volonté, qui apparaît à plusieurs reprises dans le récit pour nous rappeler notre fragilité et notre solitude moderne. L'autre est une vérité trop commune, quoique oubliée, qui nous concerne comme groupe en temps de crise : ensemble nous sommes capables de trouver des solutions, avec créativité et flexibilité. L'établissement flagrant de circuits courts durant le confinement met justement en valeur ce dont les élans collectifs sont capables.

 
Le Contrat de Quartier Durable Athénée est un plan d'action mis en place par la Région de Bruxelles-Capitale, Ixelles (une commune bruxelloise) et les habitants de l'un de ses quartiers. Ce contrat, débuté en 2017 pour finir en 2020, a conduit à un ensemble d'actions de rénovation urbaine avec une dimension durable et environnementale, tout en faisant appel à la participation citoyenne. Jusqu'à présent Le Contrat de Quartier Durable Athénée a achevé et accompagné plusieurs projets, comme la création de logements sociaux ou encore le réaménagement du pôle Rabelais comme lieu de vie et rencontre : un complexe de bâtiments réunissant des écoles, une crèche, une halle et des logements.
 
Clément Cardon
 

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