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Pleurette qui devient "La Révolution champignon" lève 2,5 millions d'€

PleuretteGABRIELLE-ET-JURGEN-PLEURETTE Gabrielle Radoux et Jurgen Engerisser, photo Pleurette

 La jeune entreprise Pleurette, qui produit depuis 2016 à Lille des pleurotes et des produits à base de champignons, a levé 2,5 millions d’euros pour négocier un important virage. Se positionnant sur les produits préparés et les alternatives végétales à la viande, la soociété change de nom pour devenir « La Révolution Champignon ». Avec Le Journal des Entreprises Hauts de France

Gabrielle Radoux et Jurgen Engerisser ont fondé Pleurette en 2016. Proposant d'abord des kits pour cultiver des champignons à domicile, la société produit aujourd'hui 50 tonnes de champignons à l'année et veut accélérer sur le marché des produits préparés. 
« Bon pour la santé, bon pour la planète et réellement bon pour le palais », c’est le mantra de Jurgen Engerisser, cofondateur avec Gabrielle Radoux, de Pleurette. La jeune entreprise, créée en 2016 au MIN de Lomme, près de Lille, commercialise des champignons bio cultivés sur du marc de café dans des conteneurs maritimes recyclés ainsi que dans les catiches, d’anciennes carrières souterraines. Ils sont vendus en kits pour les faire pousser à la maison, ou prêts à consommer. A partir de ces produits frais et écoresponsables, naît l’envie de fabriquer des produits bio végétariens, sains et goûteux, et sans additifs. « Quand je suis devenu végétarien il y a une dizaine d’années, tous les produits qu’on trouvait pour remplacer la viande étaient bourrés d’additifs imprononçables ou fabriqués à partir de poudre de pois importée des États-Unis, et étaient tout simplement immangeables. L’offre a un peu évolué depuis mais très peu de produits sur le marché répondent à notre cahier des charges du "triplement bon" : pour l’homme, la planète, mais aussi bon à manger », détaille Jurgen Engerisser. 

Une levée de fonds et un nouveau nom

Cette offre, Pleurette l’a étoffée peu à peu. Outre ses champignons, dont elle produit désormais 50 tonnes par an commercialisées en circuit court et en magasins bio dans les Hauts-de-France, elle propose des sauces pour pâtes et des tartinables à base de champignons. Elle en a vendu quelque 24 000 pots en 2019. En 2020, l’entreprise va connaître une forte accélération, matérialisée par une levée de fonds de 2,5 millions d’euros et symbolisée par un changement de raison sociale.
Si Pleurette demeure son nom commercial, la start-up s’appelle désormais "La Révolution Champignon". Un nouveau nom, en forme de manifeste, qui annonce de nombreux développements dès cet automne, assure Jurgen Engerisser. « Nous avons réalisé, juste avant le confinement, l’une des plus grosses levées de fonds de la foodtech auprès d’investisseurs qui, pour le moment, souhaitent rester anonymes. Cette somme va nous permettre d’accélérer notre développement commercial pour être présents partout en France, de développer notre gamme et d’augmenter notre capacité de production. »

Une deuxième levée de fonds en préparation

Avec le lancement de nouveaux produits, comme ses boulettes à base de champignons, la Révolution Champignon entre de plain-pied sur le marché, de plus en plus concurrentiel, des substituts à la viande. Mettant en avant le goût et la simplicité de sa production, face à des produits végétariens souvent ultra-transformés, la petite entreprise espère inverser son ratio actuel de 80 % du chiffre d'affaires provenant des produits frais et 20 % provenant des produits cuisinés. Malgré le Covid, le chiffre d’affaires 2019 devrait être multiplié par 3,5 en 2020, et par 10 d’ici trois ans, souligne Jurgen Engerisser, qui ne communique pas ses résultats mais vise la rentabilité à trois ans.
En parallèle, le nombre de salariés devrait passer de 15 à 90 d’ici cinq ans. Pour accueillir tout ce monde et produire davantage, La Révolution Champignon est à la recherche de nouveaux locaux. Une deuxième levée de fonds est d’ailleurs en préparation pour lui permettre, début 2021, d’emménager dans ses murs et de financer ses nombreux projets de développement. 

Par Par Jeanne Magnien,  paru le 08 juillet 2020, dans Le Journal des entreprises
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